dimanche 31 mai 2009

Après l'été

C'est donc avec 3 mois de retard que je boucle le récit de mon été/hiver en Amérique du Sud, qui, vous l'aurez compris, fut aussi riche, magique, entraînant que prévu.

Que s'est-il passé au cours de ces 3 derniers mois ? Beaucoup de choses ; j'ai recommencé les cours à la UCA, ai déménagé à San Telmo, eu la visite de ma soeur, de mon amie Margot et des garçons, depuis le Chili, suis partie à Iguazu, à Mendoza, en Uruguay, dans la pampa, suis (beaucoup) sortie, ai profité de Buenos Aires, encore et encore.

Beaucoup de choses, certes ; et pourtant ces 3 mois sont passés à la vitesse d'un (rare) éclair dans le ciel porteño. A un mois et demi du départ, et du retour, je commence à réaliser que la majorité de mon expérience argentine est derrière moi... quelque peu vertigineux, lorsqu'il me semble que c'était hier que je m'envolais pour ce pays. La France, Paris, les lieux qui me sont familiers m'apparaissent dans une sorte de distance brumeuse, et pourtant, je sais que bientôt, tout cela formera partie de mon quotidien à nouveau, tandis que l'Argentine et Buenos Aires resteront derrière moi...

En attendant, un seul mot d'ordre donc : profiter, profiter, profiter, et... raconter un peu, tout de même.

lundi 18 mai 2009

Patagonie, vol 2 : l'Argentine

Après une petite semaine tranquille à Buenos Aires, il était temps de laisser derrière nous les températures de l'été austral (on était en février, après tout) ; c'est donc de bon matin, chargés de manteaux, écharpes et autres polaires, que nous embarquâmes pour El Calafate.
El Calafate, ou, plutôt, la ville du Perito Moreno, glacier superbe, immaculé, titanesque ; merveille de la nature et joyau de la Patagonie argentine. Sur la ville, donc, peu de choses à dire : principalement le lieu d'un étalage de boutiques à touristes, de restaurants hors de prix et de quelques attractions bidon. Mais, quant au glacier...
Imaginez un énorme bloc de glace (et encore - on ne voit pas tout) d'un blanc bleuté, posé en face de vous. Imaginez un iceberg colossal, je ne sais combientième merveille de la nature ; un cadre de plaines, d'arbres parfois décharnés, parfois superbes, et au milieu, un gros glaçon bleu. Promenez vous en bateau en face d'un des fronts du glacier, retenant votre respiration et à l'écoute des craquements pour savoir quand un des pans du glacier se détacherait ; les longues minutes d'observation depuis le mirador situé en face de l'autre front, jusqu'au boucan, aux craquèlements de la glace, aux cris de la foule (ai-je précisé que c'était un endroit touristique ?) ; entendez l'énorme "splash" qui accompagne la chute de l'iceberg dans l'eau. Peut-être alors aurez vous une idée d'une journée passée à observer le Perito Moreno (visite d'autant pus appréciable l'après-midi, quand, avec la chaleur, la glace commence à fondre).






La deuxième journée passée à El Calafate a été également magique, avec une expédition en bateau qui nous a amenés à la découverte des autres glaciers du parc, en passant au milieu d'icebergs plus bleus et plus imposants les uns que les autres. Paysage féérique d'eau et de glace : on en oublierait presque le froid pour rester sur le pont du bateau à contempler les alentours.






Retour à la terre : la Patagonie étant un peu plus que des glaciers, les deux jours suivants ont été consacrés à une expédition en voiture vers El Chaltén, lieu mythique de l'escalade. L'occasion de quelques belles promenades, à pied et à cheval, dans l'ombre du mont Fitz Roy... et de quelques heures de route sur la fameuse Ruta 40, la route qui traverse l'Argentine verticalement en longeant les Andes (j'avais déjà eu l'occasion de l'emprunter à Salta ou à Mendoza... peut-être, un jour, dans sa totalité ?).






C'est dans les airs que s'est poursuivie notre aventure, puisqu'il s'agissait désormais de partir au bout du monde : Ushuaia, fin del mundo, lieu de tous les rêves des explorateurs en herbe (une petite dédicace à Nicolas Hulot s'impose, tout de même). Les avis sur la ville sont en général partagés, certains estimant qu'elle exploite bien trop son statut de "ville la plus au sud du monde", et que somme toute, il n'y a pas grand chose à voir... mais en fait, même si Ushuaïa est une vraie ville (loin du sauvage petit port de pêche que l'on pourrait imaginer), la région ne manque tout de même pas de ressources. Bateau sur le Canal de Beagle au milieu des lions de mer, promenades dans le parc national ou excursion à l'estancia Harberton, une des premières estancias de Patagonie, où nous avons rendu visite à une colonie de pingouins : nos 3 jours ont tout de même été bien remplis !














Un bien beau périple en somme, qui concluait avec brio mon été sud-américain !

dimanche 3 mai 2009

La famille à Buenos Aires

Ne nous réjouissons pas trop vite : le récit de l'été n'est pas fini !!
Mi-février, donc, retour à Buenos Aires. Bien vite, le quilombo m'envahit de nouveau : j'ai une coloc-suprise, j'ai laissé ma chambre dans un état pitoyable, il fait trop chaud, et je dois chercher un appart (plus sur ce sujet plus tard).

Mais bref, deux jours plus tard, la deuxième vague familiale débarque. On ne fait pas les choses à moitié chez nous, donc ce ne sont rien moins que ma môman, mon cher petit (c'est à voir) frère et mon très cher grand-père qui ont traversé l'Atlantique pour gagner les lointaines contrées des Bons Airs.

Les choses avaient été prévues simplement : une semaine en ville, une semaine à la campagne (enfin, en Patagonie quoi). Buenos Aires, que je retrouvais avec plaisir, était écrasée sous la chaleur des jours de février, mais restait encore vivable, car tout le monde n'était pas encore rentré de vacances. Cela a donc pour nous (eux) été l'occasion de se balader dans la plupart des quartiers de la ville. De La Boca à Palermo, à la Plaza de Mayo et à Puerto Madero, en passant par San Telmo et la Recoleta. Cela a aussi été l'occasion, comme de coutume, d'une belle débauche gastronomique : viande, viande, viande, pillage des glaciers du quartier (le Freddo de la calle Armenia et le Persicco de Salguero s'en souviennent encore), dégustations de vin, dulce de leche tous les matins et même maté (toujours du mal, pour ma part, mais je fais des efforts.. mais ai-je parlé du maté avant ? oubli à réparer bientôt...). L'occasion, enfin, de faire les boutiques de Palermo (bon, on avait laissé le petit et le grand à la maison), de fouiner à la feria de San Telmo, d'aller voir un spectacle de tango que j'ai pour ma part beaucoup, beaucoup apprecié, de passer une journée à Tigre et de se baigner dans le Parana, ou encore d'une longue promenade à la Réserve Naturelle de Puerto Madero (enfin !!).

Bref, la vida porteña !

Cementerio Recoleta

Bosques de Palermo

Botanico

La Boca

Fragata Sarmiento

jeudi 30 avril 2009

San Pedro de Atacama

Il y eut un jour, il y eut une nuit dans le bus, et puis, miracle, nous voilà au Chili (vu les lourdes formalités à la frontière, on le saura !), sous un soleil de plomb.
San Pedro de Atacama : oasis au milieu d'un des déserts les plus célèbres du monde. Petites rues de terre, maisons en adobe, hamacs dans les courettes. Beaucoup de gens, de Chiliens en vacances, de Français en touristes, de gringos, beaucoup de boutiques, de restaurants, de bars vaguement branchés (et des prix bien plus conséquents que ceux dont nous avions l'habitude auparavant...).

La place centrale de San Pedro

Première journée tranquille : il s'agit d'abord de s'habituer à la chaleur étouffante. Nous sommes dans un désert, donc globalement, entre 13 et 17h, il ne faut pas espérer pouvoir bouger plus que le petit orteil. Ce qui nous convenait très bien,à Vico et à moi (même si dans un premier temps, nous avons eu quelques problèmes d'adaptation, comme cette marche d'une heure dans le désert, à 14h, pour aller trouver une piscine... fermée).

Le lendemain, fini de dormir : nous nous lançons dans une épique randonnée à cheval dans le désert... Un guide adepte de la théorie du complot international et ancienne rock-star, pas un coin d'ombre (nous avons déjeuné dans un espace très réduit légèrement abrité par une roche), une consommation d'eau de 4L dans la journée, un paysage absolument délirant (sommes nous sur la Lune ? sur Mars ? ailleurs ?), et de grands galops dans le désert : superbe expérience donc, même si, ne le cachons pas, nous étions bien contents de retourner à la civilisation, et nos chevaux aussi, tout assoiffés qu'ils étaient.

3ème jour et retrouvailles avec un Grégoire et une Constance fourbus mais heureux : ils nous ont manqué ! Nous décidons de louer des vélos (oui oui, dans le désert), et partons vers la Quebrada del Diablo (Canyon du Diable), dans lequel nous nous "perdons" plus ou moins (disons qu'on ne trouvait pas la sortie), mais de belles sensations de VTT dans le désert, et une fois de plus, les traditionnelles parties de cartes dans les lieux les plus insolites d'Amérique du Sud.


Un 4ème jour plus encadré : nous avions décidé de contrater quelques excursions organisées pour pouvoir découvrir les environs. Une excursion plutôt familiale à de belles lagunes de l'Altiplano (rappelons que comme d'habitude, San Pedro est à autour de 2500 m d'altitude.. le reste plus haut). Sur le chemin, passage au Salar d'Atacama. Bilan : Uyuni, c'était plus joli, m'enfin ne crachons pas dans la soupe, les flamants roses ont quand même la classe.
Au retour de notre excursion, une "surprise" nous attend : Yoan (autre très bon ami en échange au Chili, chez qui nous avions logé à Santiago) rejoint la fine équipe, et se réjouit d'apprendre que demain, c'est lever à 3h, parce qu'on va voir les geysers.


Lagune

Salar d'Atacama

Rafraîchissante oasis...

D'autres geysers donc, probablement plus impressionnant encore que ceux d'Uyuni (peut-être faut il aussi rappeler qu'Uyuni et San Pedro de Atacama sont en gros au même endroit, séparés par un volcan). Il fait incroyablement froid, mais le spectacle est superbe, et puis nous nous réchaufferons dans la piscine d'eau thermale, un peu trop longtemps au goût du groupe de Slovènes à cheval sur les horaires qui partageaient notre bus (bienvenue en Amérique Latine, il va falloir s'habituer !!). Sur le chemin du retour, une empanada au fromage de chèvre vient achever de nous réconforter...
Enfin, l'après-midi, une dernière excursion à la Laguna Ceja, lagune d'eau salée dans laquelle on peut se baigner. Très bizarre de flotter à ce point, nous en profitons pour prendre mille poses plus hilarantes les unes que les autres (selon nous), avant de nous faire rincer à l'eau douce par le guide... La douche sera tout de même nécessaire, tout ensalés que nous sommes.

Geysers du petit matin...



Yoan dans toute sa splendeur

Eaux thermales

Le village de l'empanada au chèvre

Le lendemain, le voyage s'achève. Mes petits amis m'accompagnent au bus qui m'emmène à Salta, l'occasion d'un trajet de 10h à couper le souffle tant le paysage est beau et changeant. Me revoilà en Argentine ; je rencontre quelques porteños dans mon auberge de jeunesse... contente de retrouver l'accent argentin ! Le 11 février, j'atterris à Buenos Aires, des souvenirs plein la tête. Il fait chaud, beau, un Argentin lourd me drague pendant que j'attends mes bagages, le chauffeur de taxi peste contre une rue qui a été coupée : bienvenue à la maison !!!

Arequipa

Arequipa : une étape citadine d'une journée ensoleillée. Une jolie ville, à n'en pas douter, pleine de charme, avec des petites rues, des beaux monuments, etc.
A retenir : la visite du Monastère de Santa Catalina, d'une beauté incroyable. Patios et murs bleus ou oranges, le couvent est une ville dans la ville, avec plusieurs rues, et où les cellules ressemblent plus à des maisons individuelles... Ce fut d'ailleurs un lieu critiqué pour le mode de vie extrêmement libéral des religieuses, jusqu'à sa reprise en main.
Un lieu assez magique donc, hanté, diraient certains, lorsque l'on fait la visite à la tombée de la nuit (le couvent est alors éclairé à la bougie). Outre les religieuses "célèbres", la visiteuse la plus éminente du couvent fut Flora Tristan, qui décrit l'endroit dans ses Pérégrinations d'une Paria (que je recommande).
Pas de photos d'Arequipa car j'avais prêté mon appareil photo à une Chloé dans le besoin... mais pour ceux que ça intéresse, voir cet article du Monde que je viens de trouver :

http://www.lemonde.fr/voyages/article/2006/12/01/le-bel-heritage-d-arequipa_840890_3546.html

Le lendemain, notre petit groupe se séparait (pour 2 jours) : tandis que Constance et Grégoire partaient pour une randonnée dans le canyon de Colca, un Victor affaibli et une moi-même attristée par certaines nouvelles franco-française continuaient vers la dernière étape du voyage : le désert d'Atacama...

lundi 27 avril 2009

Cuzco : clinique, détente, art colonial et marathon inca

La descente du Machu Picchu fut un peu compliquée, puisque notre cher Victor nous avait attrapé un petit virus qui l'a complètement affaibli pendant quelques jours. L'occasion pour nous de tester le système médical péruvien, dans une superbe clinique privée aux appareils quelque peu... archaïques, mais bon, tout fonctionnait, y compris la télé, et l'on n'y mangeait pas trop mal, alors...

Pour nous autre bien-portants, au delà de l'inquiétude que nous causait l'état de Victor (le médecin nous ayant cependant vite rassurés sur son sort), ce fut l'occasion de ne rien faire pendant 2 jours, ce qui nous fit le plus grand bien. Le problème du baroudage, c'est en effet qu'il faut se lever tôt tous les jours, pour profiter au maximum... là, nous étions bloqués à Cuzco, donc nous en avons profité pour tester la cuisine péruvienne et la vie nocture de Cuzco (beaucoup de touristes, donc... beaucoup d'animation.)

Mais toutes les bonnes choses ont une fin. Un après-midi radieux, Vico se sentait mieux, alors nous en avons profité pour visiter un peu Cuzco. Le Temple du Soleil, Coricancha, sur lequel les colons ont construit une église. Classique, me direz vous... N'empêche, les murs incas ont toujours fière allure _ et puis l'avantage des églises, c'est qu'il y a un jardin, c'est parfait pour bronzer.
Nous avons enchaîné sur les quelques églises qui entourent la Plaza de Armas, notamment une visite guidée de la cathédrale fort intéressante _ où l'on se rend compte d'à quel point les rites et croyances incas se sont entremêlées avec l'enseignement chrétien... On avait déjà vu quelques tableaux à La Paz, rebelote ici, avec des Vierges en triangle, à l'image de la Madre Tierra Inca.



Coricancha

Plaza de Armas



C'est aussi ce our-là que nous avons re-re-re-re-rencontrés les Globe Note. Qui sont les Globe Note ? Une fanfare d'étudiants lillois qui font un tour du monde : Amérique du Sud, Asie, Afrique, pour jouer dans des ONG, des associations pour les enfants en difficulté, etc. Nous les avons rencontrés dans un café, un jour de pluie, à Potosi ; les avons retrouvés le lendemain pour la visite des mines ; les avons loupé à La Paz, où ils ont réussi à jouer le jour de la fin de la campagne d'Evo ; avons partagé, toujours par hasard, un bus de nuit Puno-Cuzco ; les avonsaperçu à Aguas Calientes (au pied du Machu Picchu), et enfin, cette dernière fois, à Cuzco. Un peu de pub ne faisant jamais de mal, voici leur site : http://www.globenote.org/site/accueil.php, et leur blog : http://www.globenote.org/blog/.


Enfin, le lendemain, Constance et moi remirent le réveil à 7h, laissant les garçons paresser, pour partir à l'assaut des (petits) sites de la vallée Inca. Pisac tout d'abord, un autre complexe inca également dans un très beau site, même si moins sauvage, avec une plateforme religieuse superbe. En redescendant (retour épique, puisque à force de vouloir prendre des raccourcis, on tombe sur des chemins impraticables à flanc de colline inca), nous avons fait un tour au merveilleux marché artisanal du village de Pisac, histoire de compléter notre collection de "souvenirs et cadeaux inutiles mais c'est joli quand même". Un bon déjeuner, une balade express en remis (les Péruviens conduisent comme de vrais dingues), et les quatre petits sites incas qui surplombent la ville de Cuzco (séparés par quelques km, mais bon, ça descend, même si c'est boueux et que ça glisse) : un temple de l'eau dont la visite s'est terminée sous la pluie (l'occasion pour Constance d'acheter un SUPERBE poncho) ; une forteresse où le guide qui nous a proposé ses services nous a gratifiées d'un "pfff de toute façon vous êtes françaises... les français y veulent jamais payer" (même pas vrai d'abord!!!). Plus loin dans la campagne péruvienne, un site sacrificiel taillé à même la roche, et enfin, eh bien, d'énormes murailles incas... D'après certaines interprétations, on aurait fait construire aux vaincus de l'empire inca ces murs pour les garder occupés, en somme.

Pisac

Le temple de l'eau

Constance et son poncho "anti pluie, anti froid"

Une belle journée donc, qui concluait agréablement notre séjour à Cuzco, puisque nous partions le soir même à Arequipa. Le temps de prendre un café avec Chloé (oui, ma toute première coloc de Buenos Aires, à Sciences Po aussi, et qui a fait à peu près le même voyage que nous), et hop ! tout le monde dans le bus !