mercredi 25 mars 2009

Potosi

Après cette charmante expédition uyunienne, il fallut donc se résoudre à quitter la région d'Uyuni pour continuer notre circuit dans l'Altiplano (comprendre : 3500 m d'altitude, c'est rien du tout).
La première étape, après une route.. ahem piste tout aussi spectaculaire que la précedente, fut Potosi, où nous arrivâmes un dimanche en début d'après-midi. Dans la ville-de-plus-de-100.000-habitants-la-plus-haute-du-monde, tout était fermé, et en plus, il pleuvait. A noter : nous voyagions théoriquement pendant la saison des pluies, mais n'en avons que relativement peu souffert - sauf à Potosi, justement, où nous étions trempés jusqu'aux os et où notre auberge sommaire (à 1,5€ la nuit, on ne va pas non plus faire les difficiles) était un peu trop humide pour que quoi que ce soit puisse y sécher... bref.
Que penser de Potosi ? Eh bien, et cela m'a plutôt surpris, c'est une belle ville. Une ville avec pas mal de charme, aux petites rues en pente (l'altitude...), aux façades baroques... Vraiment beaucoup de charme dans tout cela, avec deux lieux de visite "à 3 routards" : la Casa de la Moneda, que nous n'avons pas pu visiter, et le Couvent de Santa Teresa, superbe et terrible dans ce qu'il nous révèle de la vie des religieuses de l'époque (laissez moi vous dire qu'elles ne rigolaient pas !!).






Et puis, plus en hauteur, il y a le Cerro Rico, la vraie richesse de Potosi ; la montagne qui a rempli les caisses de l'Europe lors de la conquête, en raison de ses (presque) inépuisables mines d'argent. La visite, que même les claustrophobes/asthmatiques ont tenu à faire, laisse un goût amer. Pour les petits touristes que nous sommes, on rigole bien à descendre des échelles plus que sommaires, à se baisser plus que de raison dans les couloirs bas de plafond. Ce qui est moins drôle, c'est que des hommes travaillent toujours dans cette mine - pour une misère, bien sûr, surtout depuis la baisse du prix des métaux. Espérance de vie : 45 ans. Un véritable enfer pour ceux qui doivent remonter ces mêmes échelles le dos chargé de pierres, et dont la seule manière de tenir est de mâcher de la coca... Une vie d'une autre époque, avec des corons qui semblent tout droit sortis de Germinal, et des moyens d'explosion relativement sommaires.


lundi 23 mars 2009

"Tu savais que la réverberation du soleil sur le sel est 5 fois plus importante que sur la neige" ???

Retrouvailles à Jujuy, donc, après les classiques 21h de bus (fini l'avion !!). Comme d'habitude, l'impression de s'être vus la veille... il y a des choses qui ne changent pas.
Un dîner et une partie de tarot plus tard, tout le monde à la gare routière ! C'est qu'il ne faut pas traîner. Direction La Quiaca, pour passer la frontière, dans le froid (ah oui ! parce que c'est l'été, mais à 4000 m d'altitude, même l'été, il fait pas chaud chaud). Villazon, Bolivie : autre pays, autre ambiance.
Et on enchaîne : direction Uyuni, point d'entrée du "plus grand salar du monde". 13h de bus et 250 km plus tard (je répète : autre pays, autre ambiance, plus de routes mais des pistes... superbes cela dit), on est arrivés. Le lendemain, on part pour 4 jours d'expédition dans la région.

...vive les bus boliviens...

L'excitation monte quand nous découvrons notre 4x4: victoire, il est rouge !! Notre chauffeur, Fidel, n'est pas très bavard mais se révèlera plus que dévoué et adorable. Provisions d'eau faites ("24 litres, c'est bien ??"), c'est parti.


Après un rapide arrêt au cimetière de trains - car pour la petite histoire, Uyuni fut un noeud ferroviaire central en Bolivie, nous nous dirigeons vers le salar. Premier arrêt "touriste" dans une maison en sel - pour visiter, acheter, déjeuner - et nous quittons la civilisation.
Entrée dans le salar : c'est d'une beauté ! Terre de sel à perte de vue. Eblouissant. Rapidement, les jeans blanchissent, les chaussures aussi. Nos âmes d'enfants se réveillent : vite, profiter de la perspective pour faire des photos marrantes ! Au loin, un camion transporte le sel ; ici et là, quelques montagnes pour le faire sécher. Nous sommes comme des gamins qui n'auraient jamais vu la neige... Impression d'être au milieu de nulle part. Renforcée lorsque l'on finit de traverser le salar, pour notre première étape : un hôtel de sel aux pieds d'un volcan superbe. Personne, si ce n'est les lamas et quelques flamants roses...





Les lamas, l'eau, le salar, le ciel...



Le lendemain, le réveil est difficile : nous sommes tout de même à 4200 m d'altitude... Qu'à ça ne tienne, direction le volcan voisin. Petite balade pour aller voir des momies (sympa !). Puis nous repartons vers le salar, rejoignant le circuit touristique "classique" de 3 jours. 1er arrêt : une île en plein milieu du salar (de loin, ces blocs de roche et de corail ressemblent à des soucoupes volantes perdues au milieu de nulle part...), peuplée d'improbables cactus.









Après le déjeuner, il faut déjà sortir du salar pour aller explorer les autres merveilles de la région. Après quelques heures de route, étape au milieu de nulle part -une fois de plus-, au milieu d'une tempête de sable (modérée) avec, une fois de plus... des lamas..

Changement de décor le jour suivant : nous sommes au milieu des volcans et des déserts... Formations rocheuses fantasques à souhait ("C'est comme sur Mars !!" "Ah, t'as déjà été sur Mars ??"), toujours plus d'altitude ("nous allons donc passer un col à 4800m au dessus du niveau de la mer"), des épisodes de conduite dans le désert dignes du Dakar Argentine-Chili, et des lagunes. Des lagunes aux couleurs improbables, peuplées de flamants roses ("c'est classe un flamant... mais quand même, ça sent la vase non ??"), entourées de volcans. Laguna Colorada, la plus grande, aux couleurs bleau océan et orange flamant... Et des déserts aux couleurs flamboyantes, peuplées de créatures rocheuses plus étranges les unes que les autres.









Et puis, le dernier jour, le lever à l'aube, pour aller voir les geysers, parce qu'après, on ne les voit plus. Il fait froid, très froid même... nous nous réchaufferons dans la piscine d'eaux thermales, à quelques kilomètres de là. La Laguna Verde - elle est surtout verte quand il y a du vent, mais bon. Le désert de Dali. Et le retour vers Uyuni, toujours dans des paysages grandioses ("oh, les belles montagnes !" "oui enfin c'est bon, c'est pas les premières qu'on voit non plus"). Retour à la civilisation ("oh, une douche chaude !!! une chasse d'eau qui marche !!!!!!"), et la sensation d'avoir vécu 4 jours à part... il y a encore des endroits intacts sur cette planète.









Le grand voyage

Victor, Constance, Grégoire, et moi... dans le désert d'Uyuni

Deux jours après être revenue de Patagonie, et le lendemain du départ de mon très cher... etc père en France, il était déjà temps de repartir.
Cette fois pour un grand voyage d'un mois, un itinéraire routard comme on les aime, en compagnie de mes amis français exilés au Chili : Grégoire, Victor, et Constance, une de leurs amies (Yoan devant nous rejoindre à la toute fin du voyage, occupé qu'il était à grimper l'Aconcagua, plus haut sommet de l'Amérique Latine...).

Au programme : retrouvailles dans le nord de l'Argentine ; passage en Bolivie, partie "altiplano" de la Bolivie, passage au Pérou au niveau du lac Titicaca, puis descente vers le désert d'Atacama, au Chili ; en d'autres termes, Jujuy, Uyuni, Potosi, Sucre, La Paz, Copacabana, Puno, Cuzco, Arequipa, San Pedro de Atacama, Salta.


Que dire si ce n'est que c'est probablement le plus beau voyage qu'il m'ait été donné de faire...

samedi 14 mars 2009

Patagonie vol. 1 : Chili

Alors voilà. Après quelques mois en Amérique Latine, et aux premiers jours de l'an 2009, il était temps d'aller explorer une des régions mythiques du continent : la PATAGONIE.
Ah, la Patagonie ! Ses landes désertiques battues par les vents, ses glaciers, ses innombrables guanacos et autres ñandus... Terre d'aventures, terre de légende, terre de feu (enfin presque)... je m'emporte un peu.


Reprenons. Tout a commencé sous le soleil et la chaleur (réjouis-toi, malheureuse !) de la calle Nicaragua, où, en compagnie de mon très cher et adorable père (Karin et Eva étant reparties vers le froid français), nous attendions le remis pour l'aéroport...


Première étape : Santiago. Pour moi, c'était juste une étape vers d'autres contrées, mais pour d'anciens militants du PS qui ont vibré et pleuré sur l'expérience de Salvador Allende dans les seventies, c'est autre chose... Coup de bol, il y avait la fête du Parti Communiste Chilien ce jour là !

(photo prise sous le regard attentif et relativement méfiant d'un garde du palais de la Moneda...)

Le lendemain, direction Punta Arenas, au bord du détroit de Magellan !


Dans la journée, sur le chemin de Puerto Natales, nous avons visité une réserve de pingouins (les amateurs de bonne musique ne manqueront pas d'entamer le célbre hymne du "Papa Pingouin")...

Pinguuuuuuuuuuuuuuuuuu !!!!




Route de 250 km (ah oui, c'est grand la Patagonie..), l'occasion de profiter de quelques beaux paysages...



A Puerto Natales, la mer ! M'enfin, sous une pluie torrentielle et un froid de canard (10-15°, une horreur !!!). Et c'est dans ces conditions climatiques d'une rudesse effroyable (heureusement, j'avais mon écharpe en poil de lama) que nous nous sommes embarqués le lendemain pour une excursion vers quelques premiers glaciers...




Et puis, le lendemain, cap sur un des joyaux de la Patagonie chilienne, de la Patagonie en général et même de l'Amérique Latine/du monde : le Parque Nacional Torres del Paine. Un superbe parc aux montagnes majestueuses (... quand elles ne sont pas cachées derrière les nuages...), à la faune et flore très diversifiées, et qui offre de multiples possibilités d'excursions et de randonnées... 4 jours là-bas, et un seul conseil : allez-y (comment ça, c'est loin/cher/etc ??) !!

Les guanacos

Les fameuses Torres del Paine







Glaciar Grey






Photos de Patagonie ICI et LA...