dimanche 7 décembre 2008

Toi Tarzan, moi... Jane ?

Je ne comprends toujours pas comment s'organisent les rapports entre hommes et femmes, ici.
Ou plutôt si, je sais comment ça se passe, le problème étant de m'y faire.

"Ne pas juger, ne pas comparer, juste s'adapter et accepter".

N'empêche que.

Je n'arrive pas à accepter de devoir hurler ou faire semblant d'être folle pour qu'un vieux borracho me lâche les basques dans un boliche (technique extrême, à employer quand la froideur, le "non", et l'indifférence ostensible ne fonctionnent pas.)

De me faire ostensiblement ignorer par les mecs qui draguent mes copines. Je suis un être humain, merci, tu pourrais au moins dire bonjour plutôt que de couper notre discussion et de t'incruster pour tenter de la "séduire".

D'entendre une connaissance masculine affirmer qu'on "ne peut pas être amie avec une fille, sauf si elle est vraiment, mais vraiment très moche".

De voir aux terrasses des cafés, aux tables des restaurants, des groupes de filles OU des groupes de garçons ou éventuellement des couples. Mixité ? Pas connaître.

De me faire reluquer, commenter, klaxonner par tous les hommes de l'avenue, parce que, ciel, j'ai une jupe, ou je suis plus grande, ou plus blanche que les autres, ou juste parce que je suis une fille (exception, mais en est-ce vraiment une ? Le gamin de 10 ans assis avec son copain dans la rue et qui me lance un "Hola linda !" presque "comme un grand". Le copain pouffe de rire, et moi aussi).

De me faire aborder et "chamuyer" par des Argentins ravis de savoir que je suis Française, mais qui se contrefoutent totalement du reste (= de ce que je suis, de ce que je pense, etc.)

De lire des Cosmopolitan où le sexe est omniprésent (contre le mur, c'est plus sympa) et où on dit aux filles de laisser leurs novios (copains) conduire la voiture et préparer le barbecue ; où on leur apprend à ne pas dire "Tu devrais faire ci" mais bien "Peut être que tu pourrais faire ça". Ne pas heurter la sensibilité du Mâle, jamais.

De se rendre compte qu'une fille, ici, sort avec ses amigas, ses copines, et son copain. Point.

De devoir dire successivement "mon portable est cassé", "j'utilise pas trop internet", "j'ai vraiment beaucoup de travail", "je suis super pressée" pour faire comprendre au même boulet qui m'aborde dans la rue que non, il n'aura ni mon numéro de portable (attention ! erreur fatale à ne pas commettre, car ils appellent), ni mon mail, et que non, je n'ai vraiment pas envie qu'il me raccompagne. Moralité : il a quand même tenu à me laisser mail + n° de tel.

De, parce que je suis assise dans un bar avec une copine, être considérée comme une proie/une fille en manque, et voir les mecs défiler devant nous.

Alors oui, tout ça peut être flatteur, tout ça est drôle. N'empêche que.

J'en ai un peu marre d'être considérée comme un bout de viande au pays de la viande.

2 commentaires:

Pierre a dit…

Très bon billet :-)
"Un bout de viande au pays de la viande m'a achevé" ^^

Anonyme a dit…

Je valide á 100% meuf....