dimanche 28 septembre 2008

Voyage, voyage



De retour à Buenos Aires depuis ce matin, un jour plus tôt que prévu, pour cause de restrictions budgétaires et, très sagement, par volonté de préserver notre sacro-saint sommeil !
Il va donc falloir raconter 10 jours de voyage, dont 44h de bus. Raconter les routes argentines, interminables, rythmées par d'improbables oratoires, mais plutôt désertes et qui se transforment en pistes lorsqu'on s'y attend le moins. Raconter Mendoza, les vignobles, les bodegas. Raconter la beauté sauvage, grandiose des Andes... Raconter le désert et la neige dans la même journée, le passage de la frontière chilienne en pleine nuit, l'arrivée à Santiago. Raconter le Chili, Valparaiso, les maisons colorées, le Pacifique, Santiago et ses cerros. Raconter le bus argentin, du semi cama à la primera clase... Et puis Buenos Aires à nouveau, cette sensation toujours plus forte de rentrer chez soi, même si.. il pleut !
Pas mal de boulot, donc.
En attendant, vous pouvez retrouver quelques centaines de photos (de qualité inégale car bien souvent prises depuis la voiture ou le bus) dans ma galerie photos !

mardi 23 septembre 2008

De viaje por los Andes

Un petit message depuis Santiago de Chile après 4 jours dans la région de Mendoza, entre les Andes, le désert et le ciel...
10 jours de voyage, Mendoza, Santiago, Valparaiso, bien 48h de bus, de retour la semaine prochaine !!!

lundi 8 septembre 2008

Photos

Parce qu'ici je ne peux pas tout mettre...

dimanche 7 septembre 2008

"Le Paris de l'Amérique Latine"

Chez moi...

Ma place, mon parc
Carrefour remplace Franprix...


Mais, ouf !!! Carla est là !!!



"Je commence à autant aimer Buenos Aires que Paris me manque", c'est ce que j'écrivais à ma chère maman aujourd'hui...
En étant loin de Paris, je me rends compte à quel point j'aime cette ville. A quel point j'aime y marcher aussi longtemps que possible (ça devenait même pathologique ces derniers temps), à quel point les vélibs me manquent (quelle bobo alors), à quel point je suis attachée aux quais ou au pont des Arts... A chaque fois qu'un Argentin me dit " Paris ? Qué liiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiindo !!!!", je souris. Parce que oui, Paris c'est bien lindo (un terme entre le beau et le joli et le super...), mais c'est surtout MA ville, ma hometown, mi ciudad, chez moi, quoi.
Oui mais. Chez moi, cette année, c'est Buenos Aires.
Quand je suis arrivée, j'ai été ... je n'ai pas été déçue, parce que je ne m'étais préparée à rien, j'avais essayé d'arriver l'esprit libre de toutes images. Mais quand même, je m'étais forcément imaginé des choses.
Buenos Aires est grande (laissez moi parler d'elle au féminin), encombrée, bruyante. C'est une vraie ville, du niveau des capitales les plus urbaines que vous pouvez imaginer. C'est un enfer de colectivos, de voitures, de taxis, et parfois même de vélos (il y a des suicidaires partout). Un enchaînement de supermercados, de kioscos, de boutiques, de bazars, de tout ce que vous voulez. Buenos Aires, c'est le bordel.
Ouiiii maiiiis..... Buenos Aires, c'est aussi une ville vibrante. Une ville de cafés, de restaurants, de boliches, de théâtres, de cinémas et de milongas. Une ville culturelle qui ne dort jamais, une ville où, à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit, il est possible de se faire livrer DVD, empanadas, sushis, boissons, pizzas, viande, tout ce que vous voulez [on appelle ça le delivery]. Une ville de terrasses et de patios, où l'on fait honneur à la tradition de l'asado (le printemps va être dingue).
Buenos Aires, ce sont les parcs de Palermo, les bars et restaurants de Palermo Viejo, la Recoleta et ses belles avenues à la française, Puerto Madero et le fleuve, San Telmo et sa feria bohème, la plaza de Mayo et son extraordinaire lumière de fin d'après-midi (pas grand-monde n'est d'accord avec moi là dessus, mais bon !). Ce sont ces centres culturels, ces magasins de charme, ces rues chaotiques qui deviennent soudain poétiques. Ce sont tout un tas d'endroits, parfois cachés, qu'il fait avoir le courage, l'énergie, l'envie de découvrir. Buenos Aires, c'est parfois un moment, un instant, une lumière que l'on voudrait fixer...
Buenos Aires est une ville de personnalité. Une ville de possibilités, de libertés, d'opportunités. Je discutais il y a quelque temps avec un Portoricain qui me disait que pour lui, c'était la seule chose où l'on pouvait encore vivre des aventures ; Paris, même s'il en reconnaissait la beauté, lui paraissait "muséifié".
C'est, en grande partie, vrai. Buenos Aires a beau être réputé comme étant le "Paris de l'Amérique Latine", je ne suis pas d'accord. Buenos Aires, c'est la poésie de Paris, l'ambiance de Madrid ou de Barcelone, la personnalité de Berlin, le gigantisme de Londres. C'est une ville unique, et c'est en train de devenir ma ville.
Parce que, maintenant, Buenos Aires, c'est chez moi. La calle Nicaragua a remplacé la rue des Plantes, Scalabrini Ortiz, Alesia, et l'Avenida Santa Fe, l'avenue du Général Leclerc. Je n'étudie plus rue Saint-Guillaume, mais avenue Alicia Moreau de Justo, je ne sors plus dans le Quartier Latin mais dans Palermo Soho.
Alors, c'est sûr, plus Paris me manque, plus j'aime Buenos Aires. Et cela risque bien de continuer ainsi... pendant un an.

vendredi 5 septembre 2008

L'Etrangère

Peut être que je devrais le commander, ce bouquin...


"De donde sos ?"

La question, avec tout ce qu'elle a d'argentin (notez le "sos" qui remplace le "eres" ; eh oui, il a fallu réapprendre deux-trois trucs d'espagnol...), est un peu l'introduction de toute conversation avec un argentin (ou un autre étranger, d'ailleurs.)
Parce que, bon, il est très clair que je ne suis pas l'exacte incarnation de l'argentine typique. Avec mes yeux bleux, ma peau claire et mon 1m80 et des brouettes, je ne passe pas totalement inaperçue... Il faut dire que quand vous faites deux têtes de plus que tout le monde dans le métro, forcément, on vous remarque (il m'est d'ailleurs arrivé de discuter avec des gens dans le métro, comme ça, parce qu'ils me demandaient d'où j'étais...).
Le type argentin, en effet, c'est plutôt petit(e), brun(e), et mince. Quoique. La société argentine est très européanisée, et donc on croise aussi des argentines blondes aux yeux bleux (mais petites !!). Je ne suis pas au Mexique, ni au Pérou, quoi - et je me fais probablement beaucoup moins remarquer que là-bas... mais bon, c'était le but.
Enfin bref, disons que c'est tout de même bizarre de passer de l'autre côté et d'être "l'étrangère". Celle qu'on remarque, qu'on dévisage ; celle qui intrigue, dont parfois, les réflexions dérangent. Celle qui incarne l'Europe, et surtout la France...
Et c'est là qu'on se rend compte de l'image de la France à l'étranger [ici], et de la chance qu'on a d'être née française... Déjà, l'Argentin en général se sent européen, et, presque sans exception, il a forcément 1, 2, 3, 4 grands-parents espagnols/italiens/français/allemands/voire polonais ou hongrois ! Et la plupart d'entre eux s'enthousiasment pour ce continent pas si lointain, nous posant mille questions sur la France, sur notre vie de là-bas, sur Paris ou les prénoms de nos amis...
Alors bon. Certes, je suis étrangère, mais je commence à en être fière. Et quand une Argentine me dit que j'ai "un estilo muy francés", je le prends comme un compliment...

lundi 1 septembre 2008

Entendu ce soir

[Contexte : une gamine de 12 ans s'est fait violer il y a quelques semaines et est tombée enceinte. Ses parents réclament le droit à l'avortement pour elle ; le cas est en ce moment étudié par la justice de la province de Mendoza.
En Argentine, l'avortement est autorisé dans deux cas : si la vie de la mère est en danger ;ou dans le cas du viol d'une femme déficiente mentale _ l'argument étant qu'elle risque de donner naissance à une "créature" qui ne serait pas naturelle. En pratique, du fait des convictions des médecins, l'avortement ne se pratique quasiment jamais.]


" Comment peut-on tuer un bébé qui, comme vous, comme moi, ne
veut qu'une chose, le droit le plus essentiel, le droit à la vie..."

"Si on donne le droit de tuer pour tuer, vers où va-t-on..."

"En légalisant l'avortement, on va accélérer le dépeuplement des campagnes argentines..."

"On dit que c'est un problème religieux, ce n'est pas d'ordre religieux, c'est d'ordre naturel...
Quand une lionne tue son petit, elle est chassée par les autres... Elle est chassée de la meute, ce qui la condamne puisque que seule elle meurt..."

"Je suis pour la vie, pour le droit à la vie !!"


On pourrait entendre la même chose en France ; mais ce serait un discours connoté "pro-life", daté (en théorie). Ici, c'est encore ce discours qui prédomine. L'Argentine ressemble à la France... dans ses moeurs, dans ses habitants, dans ses apparences... Et pourtant, parfois, il y a des petites choses qui nous rappellent que non, on est dans un pays en développement, et qu'on vit dans une société conservatrice, où 80% de la population est baptisée et où plus de 70% se considèrent comme pratiquants...

Septembre

Déjà un mois et demi à Buenos Aires... woups, je ne sais pas trop où il est passé !!
Comme à Paris, pire qu'à Paris, les jours défilent, et on a à peine commencé la semaine qu'on est déjà le week-end.
Que s'est-il passé, donc, ces jours-ci ?
Je continue à aller en cours sérieusement (je garde mes absences pour partir en voyage...). Certains sont supers : le cours de cinéma me permet de voir un film latino-américain (et un bon) par semaine, et c'est plutôt sympa ; le cours de théâtre est très chouette. Mon cours de marketing est une bonne introduction au genre, et mon cours de psychologie est assez intéressant (j'y ai même fait une présentation l'autre jour ... j'ai beau avoir l'habitude de voir des étudiants internationaux faire des exposés à Sciences Po, c'est bizarre de se retrouver de l'autre côté du miroir... mais assez agréable, toute la classe me regardait et m'encourageait dès que j'avais une hésitation!). La seule ombre au tableau est mon cours d'"Histoire des idées économiques et politiques", que j'ai dû prendre car Sciences Po voulait 5 matières : eh ben, le prof est pas terrible, mais qui sait ! ça s'arrangera peut-être ? Sachant que c'est le mercredi à 8h30 du matin, j'ai un doute.
La fac, donc, ça va, je m'y crée doucement un réseau mi-argentin / mi-international. Et puis avec le beau temps qui arrive, c'est très agréable puisque, rappelez-vous, je suis à côté du fleuve ! Et il y a toujours cette fameuse réserve écologique qu'il faut que j'aille voir, de l'autre côté du pont...
Le seul problème, c'est que... c'est tout de même loin de chez moi ! Et comme les transports à Buenos Aires ne sont pas loin de l'enfer (ça méritera bien un article tôt ou tard), je peste, repeste, et arrive en retard. Mais bon, après tout, ça me laisse du temps pour lire (quand je suis assise).


Le cheval à Buenos aires : une alternative crédible...

... ou pas.

A propos de cheval, donc, je continue à monter, j'ai essayé un nouveau cheval qui a un nom d'oiseau patagonien donc je sais pas exactement comment il s'appelle, mais c'était cool ! Une bonne pause dans la semaine, le bruit, la pollution, l'agitation de Buenos Aires, vu que c'est plutôt vert là-bas :


Les champs, le terrain de polo

La carrière (nannan c'est pas moi sur le dada)

Je cherche toujours un cours de théâtre, mais je vais peut-être attendre le début d'un nouveau cours, en octobre, de deux mois, vu qu'avec la fac je ne suis pas frustrée. Par contre, je fais quelques démarches pour, peut-être, trouver un stage dans le milieu culturel (et théâtral par-dessus le marché ?). Affaire à suivre.
Et je me suis aussi inscrite au gimnasio et à la piscine ! Une grande tradition argentine, le gimnasio ; en même temps, c'était bizarre aussi de voir défiler les Argentines minces comme des baguettes alors que la nourriture argentine c'est plutôt énooorme steack et empanadas (encore quelque chose dont il faut que je parle, les empanadas).
Dans le genre "tradition argentine", on est allées au festival de tango cette semaine ! Oui car c'était le Mondial de Tango (des Japonais en compétition). Et c'était gratuit, alors on a profité... La plupart de mes photos sont floues (car sans flash) mais en voilà quand même :






Bon, et sinon, j'adore mon quartier, et je suis pas mal allée me balader ces jours-ci, mais... chaque chose en son temps !!!